juin 9, 2024

Défaite de famille-Orelsan

Eh, l’rappeur de la famille, il ne nous ferait pas un petit rap?(Nooon) allez, une chanson(Aurélien, une chanson) pousse ton flow(Aurélien, une chanson) okay(Aurélien, une chanson) okay
Puisqu’on est tous réunis ici, pour chanter « Les démons de minuit »
Manger d’la mousse de canard sur des blinis, danser sous les stroboscopes de Gifi
J’ai préparé un petit speech
Parce que je dois vous avouer un détail de ma vie
Je déteste les fêtes de famille, Woo
Déjà, les soirées où je suis sûr de pas baiser, j’en ai trop fait au lycée
J’ai d’jà envisagé des cousines, quitte à risquer l’triso
Mais quand je vois la gueule de Delphine, qui ne sert à rien, à part se plaindre
Je comprends pourquoi son mec bourré préfère danser avec le chien
Si j’ai plus d’trente ans et je suis toujours assis à la table des enfants
C’est pour leur dire de s’méfier d’Christian quand il a d’l’alcool dans l’sang
Et parce que j’en peux plus d’entendre les blagues de cul des parents
Je crois qu’papa baiserait maman sur la table si vous trouviez ça marrant
Vincent, tu as l’même âge que moi, pourquoi tu es quand même plus vieux ?
Si vous ne craignez pas le vide, regardez Murielle dans les yeux
Pardon, mais j’ai passé l’après-midi à gonfler des ballons
Dans une ambiance d’installation militaire imposée par le daron
Pendant qu’mon beau-frère récitait des clichés politiques avec passion
Me regardait porter des cartons en tripotant ma frangine toutes les trois secondes
Y a pile le nombre de gobelets par personne, faut écrire vos noms
Parce que tata est l’genre de crevarde qui lave les assiettes en carton
Tonton, si tu continues d’faire « yo, yo » avec les doigts
Chaque fois qu’tu passes à côté d’moi, tu les utiliseras pour la dernière fois
Je t’en veux toujours pour quand j’étais petit et tu m’as secoué comme une pute
Si tu tenais à tes rétros, pourquoi tu t’es garé derrière le but ?
En parlant d’pute, j’aimerais accueillir la nouvelle femme de Bruno
Si Caro m’écoute plus, c’est qu’elle met au point son prochain ragot
Pardonnez-la, elle s’rait pas comme ça si son mari ne la trompait pas
Ou p’t-être qu’il la trompe parce qu’elle est comme ça, mm, je ne sais pas
Message à tous mes lointains cousins, venez on arrête de faire copain-copain
Parce qu’un ancêtre, on ne sait pas qui c’est, est la seule chose qu’on a en commun
Une putain d’ancêtre qui devait brûler des villages et piller des baraques
À peu près à la même époque où papy baisait Jeanne d’Arc
D’ailleurs, papy, raconte-nous la fois où t’avais neuf ans et tu as tué Hitler
Tu n’as jamais été un héros, tu n’étais même pas un bon mytho
Mon héros, c’était toi, Nico, mais depuis qu’tu es mis avec l’autre conne un peu bonne
Tu es juste un vrai beauf comme les autres
Merci Arnaud d’être venu t’prendre en photo pour alimenter tes réseaux sociaux
Profiter d’être avec quelques prolos pour pouvoir encore plus jouer les bobos
Paulo, si tu veux m’impressionner, ce n’est pas en roulant des joints compliqués
En utilisant beaucoup trop « wesh » pour un blondin et
Vu qu’ton père a un problème avec les Arabes, c’est une très belle ironie
Au passage, il a moins d’chance de mourir du terrorisme que d’l’alcoolisme
J’espère que tatie va bien attacher les mômes
Parce que son mari va rentrer au radar comme s’il possédait une voiture autonome
J’avais plus de choses à vous dire, mais qua je vois vos gueules d’enculés bouffies
J’arrive qu’à m’demander si y a assez d’porcs sur Terre pour vous nourrir
J’aimerais finir en disant qu’peu importe les sourires, la fête au village Il a suffi d’un petit héritage pour qu’on voit vos vrais visages
Mamie,
Je t’aime
À l’année prochaine
« Défaite de famille » d’Orelsan est une chanson dans laquelle le rappeur exprime son désintérêt et son aversion pour les réunions familiales. À travers des paroles satiriques, il critique les comportements hypocrites, les disputes et les tensions latentes qui marquent ces rassemblements. Orelsan dénonce les blagues déplacées, les interactions superficielles, et les dynamiques familiales toxiques. La chanson se termine par une note ironique adressée à sa grand-mère, soulignant son désir de quitter la fête malgré les apparences de convivialité.
« Défaite de famille » d’Orelsan :
« Je déteste les fêtes de famille. Déjà, les soirées où je suis sûr de pas baiser, j’en ai trop fait au lycée. »

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